Bouddhisme Zen, Maîtres Zen

Kodo Sawaki (1880-1965)

Considéré par plusieurs comme étant le plus grand maître Zen du XXième siècle, Kodo Sawaki n’a pas une vie facile. Orphelin avant l’âge de 10 ans, il débute sa vie dans la rue.

Kodo Sawaki est né au Japon en 1880 à Tsu, dans la préfecture de Mie. Orphelin à l’âge de 10 ans, il est adopté par son oncle, un homme paresseux, joueur compulsif et par sa femme, anciennement prostituée. À l’âge de treize ans, Kodo commence à travailler dans le quartier le jeu et agit comme une sentinelle pour les dangereux Yakuza, un groupe de crime organisé au Japon.

En 1896, à seize ans, sans aucun soutien de la part de sa famille et sans argent, Kodo voyage à pied jusqu’au temple de Eihei-ji, le principal temple Zen Soto fondé en 1244 par Dogen. Il désir devenir moine, mais obtient seulement une place dans le temple comme serviteur. Cependant, sa position lui permet d’apprendre et de pratiquer Zazen. Sawaki reste à Eiheiji pendant quelques années.

Il est ordonné moine Zen en 1897 au temple de Daiji-ji par Sawada Koho, le moine supérieur. Après avoir reçu son ordination, il passe de nombreuses années de vie dans un ermitage abandonné et se consacre à la pratique de Zazen.

Lorsque la guerre russo-japonaise éclate en 1904, Sawaki est envoyé au front où il passe près de quatre ans en tant que fantassin. Un jour, durant une bataille, il est blessé par balle, laissé pour mort et est jeté dans une gigantesque fosse. Il est découvert quelques jours plus tard sous des dizaines de corps en décomposition, et est renvoyé au Japon comme blessé de guerre.

De retour au Japon en 1908, Kodo commence à pratiquer Zazen avec rigueur et étudie profondément le Shôbôgenzô de Maître Dogen. En 1935, Kodo Sawaki a commencé à enseigner Zazen à l’Université de Kanazawa, et plus tard il devient temporairement le moine supérieur du temple Soji-ji, le deuxième plus grand temple du Zen Soto.

« Contrairement à la plupart des maîtres Zen, Kodo Sawaki refusa tout au long de sa vie de prendre en charge les monastères qui lui ont été offerts et n’eut aucun dojo permanent. »

– Fuyu

En 1936, Taisen Deshimaru, qui deviendra plus tard l’une des figures les plus influentes du Zen, devient disciple de Kodo Sawaki. Deshimaru est un disciple fidèle, et reste aux côtés de son maître Kodo Sawaki jusqu’à la mort de celui-ci.

Après la Seconde Guerre mondiale, Kodo Sawaki propage son enseignement dans tout le Japon, des grandes villes jusqu’aux villages reculés en passant par les Universités et les prisons. Il devient célèbre dans tout le Japon pour les sesshin (retraite de méditation intensive) qu’il a donné aux gens de tous les horizons, sans faire de distinction ou de discrimination.

Contrairement à la plupart des maîtres Zen, Kodo Sawaki refusa tout au long de sa vie de prendre en charge les monastères qui lui ont été offerts et n’eut aucun dojo permanent. Kodo Sawaki aimait dire que son dojo est un «dojo ambulant» qu’il transporte partout où il va. 

Cette attitude non-formaliste donne au Zen un nouveau souffle car trop souvent au Japon, les temples et les dojos , les rituels et les prosternations sont plus importants que la pratique du vrai Zen, Zazen.

Sa personnalité parfois rebelle et sa tendance à voyager seul sans attache, sans dojo lui a valu le surnom de « Kodo le sans-abri ».

En 1965, juste avant sa mort, Kodo Sawaki ordonne Taisen Deshimaru comme un moine et lui transmet, comme c’est la coutume de maître à disciple, son kesa (robe de moine), et lui demande de continuer son enseignement en répandant le Zen en Europe.

Maître Kodo Sawaki est respecté et admiré à travers le Japon pour son approche simple, libre et naturelle du Zen.